Le sourcing et l’optimisation des achats de composants électroniques, en particulier dans un contexte industriel, est un processus complexe qui doit prendre en compte de multiples contraintes.
En effet, un industriel qui achète du semi-conducteur ou des composants, pour fabriquer des cartes électroniques, doit prendre en compte plusieurs critères de choix potentiellement contradictoires :
-Sourcing: Optimisation du coût unitaire des composants
Le premier aspect qui vient à l’esprit lors de la sélection de composants électroniques est naturellement celui du coût unitaire, dans la mesure ou le composant envisagé répond aux spécifications fonctionnelles demandées.
Le coût unitaire d’un composant va dépendre bien entendu des quantités commandées. Il est habituel d’avoir une dégressivité des coûts forte avec les volumes.
Le coût unitaire des composants peut aussi varier fortement dans le temps, en fonction des cycles économiques et de l’équilibre entre l’offre et la demande.
Comme les décisions de « design in » de composants sont prises pour plusieurs années par les fabricants de cartes (typiquement la durée de vie du produit dans lequel le composant est intégré), l’élasticité de la demande par rapport au prix peut être faible, ce qui implique une volatilité potentielle des prix élevée.
-Les quantités minimum d’achats pour chacun des composants électroniques
Les coûts unitaires des composants ne sont pas le seul critère de coût pertinent pour la décision d’achat. En effet, un industriel doit en général produire un nombre bien précis de cartes électroniques. Malheureusement, les fournisseurs de composants (les distributeurs ou les fabricants) les fournissent souvent en lot, qui comprennent chacun une quantité de pièces bien précise. Dans ce cas, il est possible que l’industriel client doive commander un nombre de pièce supérieur à celui dont il a réellement besoin, ce qui implique des approvisionnement de pièces potentiellement invendues.
Voici un exemple :
Imaginons qu’un constructeur automobile cherche à produire 2735 cartes électroniques pour un certain modèle de véhicule. Si l’un des composants s’achète par lot de 5000 pièces, le dit constructeur aura un stock inutilisé de composants de 5000 – 2735 = 2265 pièces.
Si chaque pièce est vendue €1, le coût total des approvisionnements sera dont de €5000, au lieu des €2735 théoriques.
Le coût total effectif unitaire de la pièce sera donc de 5000/2735 = €1.82 au lieu de €1.
Lors de la prise de décision de commande de lots de pièce, ce facteur doit être pris en compte.
Une bonne connaissance des plannings de production et des anticipations détaillées des productions à venir sont donc essentiels pour optimiser le coût total effectif unitaire.
-Optimiser les délais de livraison et les « lead times »
Les facteurs de coût ne sont bien entendu pas les seuls à prendre en compte lors de la décision d’achat. En effet, les stocks disponibles et les délais de livraison (« lead times ») sont aussi essentiels.
Très souvent, un acheteur doit faire un compromis entre les coûts unitaires d’achat de composants et les délais de livraison. Certains distributeurs peuvent offrir des prix attractif, mais des « lead times » long, pas forcément compatibles avec les objectifs de production des industriels. D’autres acteurs, comme les stockistes, peuvent offrir des « lead time » très courts, en contrepartie de prix plus élevés pour les composants critiques.
La gestion du compromis entre les coûts unitaires et les délais de livraison est donc un aspect essentiel de l’optimisation des achats de composants électroniques.
-Le packaging des composants électroniques
Le packaging des composants est un autre critère a prendre en compte. En effet, les composants peuvent être livrés avec plusieurs types de conditionnement : en vrac, en bobines (« reel »), en plateaux, ou en tubes, par exemple.
Le packaging joue un grand rôle lors du processus de production, car il doit être compatible avec les équipements de production de l’industriel, et notamment les machines d’implantation (composants montés en surface ou CMS).
Un packaging adapté peut baisser le coût de mise en œuvre d’un composant et donc optimiser le coût total du produit final.
Un bon packaging permet aussi de stocker les composants dans de bonne conditions et d’éviter une dégradation trop rapide.
-La fin de vie éventuelle des composants électroniques
La fin de vie et l’obsolescence éventuelle de certains composants est aussi un facteur majeur à prendre en compte. En effet, il peut arriver que certains composants ne soient plus fabriqués par les fournisseurs historiques. Si un industriel est dépendant de tels composants, il se trouve alors dans une situation potentiellement difficile.
Deux alternatives s’offrent à lui :
-Acheter les derniers stocks de composants, en espérant que cela couvrira ses besoins pour toute la durée de vie de son produit.
-Remplacer les composants obsolètes et déclarés en fin de vie par des composants équivalent.
Afin d’éviter d’avoir à traiter ce type de cas dans l’urgence, un industriel avisé pourra anticiper les ruptures d’approvisionnement éventuelles en accédant aux bases de données de composants en fin de vie, annoncés par leurs fabricants.
-Identifier les composants électroniques équivalents
Lorsqu’un composant doit être remplacé, il est nécessaire d’identifier un composant alternatif dont les caractéristiques sont identiques, ou compatibles, avec le composant à remplacer.
Dans ce cas, une solution peut être de rechercher dans les bases de données des fournisseurs de composants ceux qui répondent à ces critères. L’une des difficultés principales est de chercher parmi le grand nombre de références, celles dont les spécifications sont les bonnes. Cela implique de pouvoir chercher les composants par leurs caractéristiques et d’avoir des outils de recherche performants.
L’optimisation des achats de composants est un sujet complexe. L’utilisation du Big Data et de l’IA peuvent améliorer le process
Les décisions d’achat et la sélection des composants lors de la phase de design d’une carte électronique sont donc fondamentalement un compromis entre ces multiples critères. Il appartient aux acheteurs, aux responsables de production mais aussi aux direction générales de faire un arbitrage pérenne entre ces différentes contraintes. Cet arbitrage relève de la gestion des opérations à court terme, mais peut aussi avoir un aspect stratégique significatif pour l’industriel en question.
C’est la raison pour laquelle l’utilisation de logiciels d’optimisation, tels que Basedig, peut avoir des avantages essentiels pour les industriels concernés.
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